11 mai 2009
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La question peut surprendre quand on pense aux discours du président Chirac et du premier ministre Jospin il n'y a pas si longtemps qui, l'un et l'autre, dénonçaient la responsabilité de l'Etat français entre 1940 et 1944 pour avoir prôné une politique d'exclusion et choisi la collaboration avec l'occupant. Elle peut surprendre quand, à la cérémonie du 8 mai, on a entendu, dans la même veine, le discours (lu) du ministre des Anciens combattants, M. Bockel, fustigeant à juste titre l'armistice et ceux qui l'avaient promu.
Alors, quelle stupéfaction, à la cérémonie officielle qui s'est tenue dans notre ville, d'entendre notre premier magistrat, celui qui est censé à la fois représenter la population de la ville et porter la parole de la République, effacer totalement le régime de Vichy de son discours. Pire: Pétain est évoqué comme celui qui a dirigé un gouvernement français en zone "libre", sous la seule tutelle des autorités françaises pour un temps "malheureusement" trop court. Rien sur les Actes constitutionnels de juillet 1940 faisant de cet Etat un Etat autoritaire; rien sur les lois antisémites promulguées par Vichy (une simple et courte allusion à la seule politique de l'Occupant); rien sur la répression politique; rien sur la traque des étrangers; rien sur le choix de la collaboration revendiqué par Pétain dans un discours fameux en octobre 1940; rien sur la participation de Vichy à la déportation de 75.000 Juifs de France (2500 sont revenus) et à la répression contre la Résistance (la fameuse collaboration des polices). En revanche un hommage appuyé aux Chantiers de la jeunesse où se trouvèrent, certes, quelques résistants mais qui fut, d'abord, une institution officielle mise en place pour relayer les valeurs dites de la Révolution nationale, celle de Vichy. Certes il évoquera la personnalité de Roeckel, résistant héroïque vivant dans notre ville avant d'être arrêté fin 1943. Mais, sans compter que les actes qui sont rapportés n'ont vraiment pas été vérifiés et que les erreurs sont nombreuses, un simple oubli pourrait faire sourire si Roeckel n'avait pas été exécuté: jamais le maire n'a signalé qu'il était communiste. Voilà comment on s'arrange avec l'Histoire quand on veut s'arranger avec son idéologie.
Quelle stupéfaction encore que l'échange qui a suivi entre le maire et moi. Comme je lui demandais de bien vouloir parler de Vichy l'an prochain et que j'évoquais les points ci-dessus, M. Chevreau a osé me répondre: "vous êtes partisan" !! Au moment où, heureusement, la majorité de la société française sait le rôle de Pétain et de l'Etat français entre 1940-1944, au moment où les enseignants font tant d'efforts, justifiés, pour expliquer ce que fut la France des années noires, au moment où les plus hautes autorités de l'Etat ont pleinement reconnu ce qu'il en fut dans ces années, le premier magistrat de notre ville s'est déshonoré.
Alors, quelle stupéfaction, à la cérémonie officielle qui s'est tenue dans notre ville, d'entendre notre premier magistrat, celui qui est censé à la fois représenter la population de la ville et porter la parole de la République, effacer totalement le régime de Vichy de son discours. Pire: Pétain est évoqué comme celui qui a dirigé un gouvernement français en zone "libre", sous la seule tutelle des autorités françaises pour un temps "malheureusement" trop court. Rien sur les Actes constitutionnels de juillet 1940 faisant de cet Etat un Etat autoritaire; rien sur les lois antisémites promulguées par Vichy (une simple et courte allusion à la seule politique de l'Occupant); rien sur la répression politique; rien sur la traque des étrangers; rien sur le choix de la collaboration revendiqué par Pétain dans un discours fameux en octobre 1940; rien sur la participation de Vichy à la déportation de 75.000 Juifs de France (2500 sont revenus) et à la répression contre la Résistance (la fameuse collaboration des polices). En revanche un hommage appuyé aux Chantiers de la jeunesse où se trouvèrent, certes, quelques résistants mais qui fut, d'abord, une institution officielle mise en place pour relayer les valeurs dites de la Révolution nationale, celle de Vichy. Certes il évoquera la personnalité de Roeckel, résistant héroïque vivant dans notre ville avant d'être arrêté fin 1943. Mais, sans compter que les actes qui sont rapportés n'ont vraiment pas été vérifiés et que les erreurs sont nombreuses, un simple oubli pourrait faire sourire si Roeckel n'avait pas été exécuté: jamais le maire n'a signalé qu'il était communiste. Voilà comment on s'arrange avec l'Histoire quand on veut s'arranger avec son idéologie.
Quelle stupéfaction encore que l'échange qui a suivi entre le maire et moi. Comme je lui demandais de bien vouloir parler de Vichy l'an prochain et que j'évoquais les points ci-dessus, M. Chevreau a osé me répondre: "vous êtes partisan" !! Au moment où, heureusement, la majorité de la société française sait le rôle de Pétain et de l'Etat français entre 1940-1944, au moment où les enseignants font tant d'efforts, justifiés, pour expliquer ce que fut la France des années noires, au moment où les plus hautes autorités de l'Etat ont pleinement reconnu ce qu'il en fut dans ces années, le premier magistrat de notre ville s'est déshonoré.