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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 15:23
La force en politique c’est de reconnaître les défaites et de les assumer. Inutile donc d’accuser les autres : si le PS a été sanctionné aujourd’hui, il le doit d’abord à lui-même et il doit, à l’évidence, en tirer les conséquences. Comme responsable socialiste du Bourg-la-Reine, je propose ici quelques réflexions, très provisoires, que m’inspirent les résultats des Européennes.

La première leçon à tirer tient dans les abstentions. Que ce phénomène soit largement partagé dans tous les pays d’Europe, plus encore dans ceux qui, à l’Est, sont les premiers bénéficiaires de l’Union, conduit à une évidence : c’est d’abord l’Europe telle qu’elle existe qui a été sanctionnée. Incertitudes sur l’identité européenne, sentiment que tout se décide loin, très loin, par des technocrates peu au fait des réalités de la base et qui ne rendent jamais de comptes, construction européenne très centrée sur la libre concurrence sans grand projet social et politique, conviction qu’on ne pèsera pas par son vote tant son dilués les résultats et tant les élus semblent si lointains (fonction oblige aussi) : on pourrait trouver d’autres raisons encore, mais, à l’évidence, l’Europe « ne prend pas ». C’est donc tout cela qu’il faut changer.

Cette perception n’est pas pour rien dans le profil atypique que prennent tous les 5 ans ces élections européennes. Le mode de scrutin, entièrement proportionnel et par grandes régions totalement illisibles, y participe aussi. C’est au total le moment idéal, car considéré, à tort, sans risques, pour faire passer des messages. C’est à chaque fois le cas. C’est donc un message clair que les abstentionnistes, particulièrement nombreux dans les quartiers populaires (ex. : 65% aux Bas Coquarts contre 47% pour la moyenne de Bourg-la-Reine ; on y trouve aussi un score très bas de l’UMP avec 17%, en 3e position derrière le PS et les Verts), et ceux qui ont voté pour les Verts ont décidé de faire passer : le Parti socialiste n’est pas à l’heure actuelle une solution alternative crédible. Pour résumer ce qu’on a entendu depuis des mois : il est miné par des luttes internes et se regarde le nombril ; il n’a pas de programme clair ; il n’émerge pas de personnalités crédibles au niveau national et international. On peut à la fois critiquer la politique de Sarkozy car, de fait, elle coute cher à tous et, en particulier, à ceux qui sont déjà les plus touchés par la crise, et faire des propositions programmatiques. Il y a une vraie révolution culturelle et organisationnelle à mener, mais elle ne se fera pas si chacun reste dans son coin et attend que la transformation se fasse.

Les Verts sont à l’évidence les grands vainqueurs de cette élection. Ils ont profité de ce vote-avertissement contre le PS, de la qualité de ses principaux candidats, de la sensibilité croissante aux questions écologiques et du rejet de la politique de Sarkozy, car les Verts ont été sans ambigüité sur leur positionnement politique. C’est spectaculaire dans des villes comme Bourg-la-Reine dont la composition sociologique (couches moyennes, moyennes-supérieures) est le cœur de cible habituel. Le très mauvais score du Modem tient dans le positionnement hyper personnel de la campagne, alors même que l’Europe était un thème privilégié de François Bayrou. Mais en se fixant comme seul horizon les présidentielles, il s’est trompé d’élection. Il pensait récupérer les déçus du PS (comme il l’avait fait en partie en 2007) en chargeant Sarkozy. En se trompant d’élections et en attaquant en fin de course bassement Dany Cohn-Bendit, il a suscité un mouvement de rejet de cet électorat volatile de gauche qui s’est réorienté vers les Verts d’autant que ces derniers étaient sans ambiguïté sur leurs alliances. Le score du Front de gauche n’est pas à la hauteur des espérances de Jean-Luc Mélenchon mais, avec plus de 6%, il redonne un peu d’air à cette gauche de la gauche qui souhaite une vraie alliance gouvernementale à la différence du NPA de Besancenot qui se trouve sanctionné.

Cela conduit à nuancer les messages de victoire de l’UMP. C’est évidemment un score élevé et, surtout, l’écart dans une élection à un tour est très important avec le second. Sarkozy le doit à sa capacité à réunir toutes les droites. Il y a donc bien victoire car, en face, c’est l’atomisation qui prédomine. L’addition des voix de droite montre cependant qu’il ne dispose pratiquement pas de réserves à droite. Tout le jeu du président sera donc de dire que ses réserves se trouvent, entre autres, chez les Verts. On doit s’attendre à de grandes déclarations de principe sur l’urgence écologique qui, comme on l’a vu déjà, sont contredites par la réalité de sa politique. Toute la propagande officielle est mobilisée pour dire que ce sont les pseudo-réformes qui sont plébiscitées. Il y a donc du travail sur la planche pour le nouveau parti socialiste et, plus généralement, pour tous ceux qui souhaitent dessiner un autre avenir.


Documents

Conseil municipal
Compte-rendus de 2007 à 2011



Chambre Régionale des Comptes
Rapport 2011 sur la ville de Bourg-la-Reine
Réponse  2011

Rapport 2003 sur la ville de Bourg-la-Reine
Réponse 2003

 

Rapport 2004 sur le Conservatoire
Réponse 2004



Mission Interministérielle du Logement Social
Rapport sur l'Office public de l'habitat de Bourg-la-Reine